Perturbateurs Endocriniens - 1ère Offre Analytique à Destination du Grand Public, et des Industriels

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Impact des perturbateurs endocriniens sur la santé reproductive

 

Le 03 juillet dernier, Santé Publique France (SPF) a publié de nouveaux résultats épidémiologiques dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire. A travers la publication de deux illustrations (la puberté précoce et les dysgénésies gonadiques), il a été démontré une incidence des perturbateurs endocriniens sur la santé reproductive. Cette tendance pourrait possiblement être en lien avec l’environnement.

Dysgénésie gonadique : altération de la qualité du sperme et malformations congénitales

Une altération de la qualité du sperme à l’âge adulte

La dysgénésie gonadique est une anomalie du développement sexuel dont l’un des 4 indicateurs est la qualité du sperme. Dans de nombreux pays occidentaux, on constate une nette altération du sperme depuis plus d’une trentaine d’années. Ainsi, entre 1989 et 2005, des études menées sur plus de 20 000 hommes ont prouvé que la concentration en spermatozoïdes avait baissé de 32,2 %, soit environ 2 % chaque année.

Des malformations congénitales et un risque cancérogène

Au-delà de la qualité du sperme à l’âge adulte, l’analyse sur le syndrome de dysgénésie testiculaire a permis d’analyser 2 malformations congénitales que sont les hypospadias et les cryptorchidies, ainsi qu’un risque de cancer testiculaire. Les résultats sont édifiants. De cette étude scientifique il ressort une détérioration marquée pour ces indicateurs, sans tendance claire et établie pour les hypospadias.
La sécurité sanitaire met en alerte sur l’augmentation constante du nombre de cancers des testicules, avec une hausse de 1,5 % chaque année. Les chercheurs estiment que ce phénomène, bien établi depuis quelques décennies dans le nord de l’Europe, est encore inexpliqué.

Une puberté précoce centrale idiopathique variable selon les régions

Comment peut-on définir la puberté précoce ? Chez les filles, il s’agit de l’apparition des premiers signes de puberté avant l’âge de 8 ans et chez les garçons avant l’âge de 9 ans. Les travaux menés en 2016 par la SPF ont mis en lumière l’existence d’une forte hétérogénéité selon les régions et zones géographiques. La puberté précoce centrale idiopathique (PPCI) est la plus répandue, avec plus de 90 % de cas chez les filles. Le traitement freinateur par agoniste de GnRH est utilisé pour freiner la puberté jusqu’à l’âge normal. Chez la population des garçons, on retrouve plus fréquemment des causes périphériques à la survenance de cette puberté précoce.

Puberté précoce : un problème visant davantage les filles que les garçons

On estime que les filles sont en moyenne 10 fois plus touchées par le phénomène de puberté précoce que les garçons. En effet, De 2011 à 2013, 1 173 nouveaux cas de puberté précoce ont été détectés annuellement chez la population des filles (ce qui équivaut à un taux d’incidence national de 2,68 pour 10 000 filles). Ce nombre est de 117 nouveaux cas par an pour les garçons (soit un taux d’incidence national de 0,24 pour 10 000 garçons).

Puberté précoce : une forte hétérogénéité régionale

Quoi qu’il en soit, que ce soit chez les filles comme chez les garçons, il existe une grande disparité de résultats selon les zones géographiques, avec des écarts de 1 à 12 chez les filles. Dans la région Midi-Pyrénées et dans le département Rhône-Alpes, on assiste à des sur-incidences marquées.

La toxicité des perturbateurs endocriniens comme cause de ces phénomènes

Afin de limiter au maximum l’exposition des populations aux effets néfastes de certains produits et substances toxiques, il est indispensable de constituer un faisceau de preuves convaincant.
Sébastien Denys, directeur Santé environnement à SPF, souligne que cet enjeu de santé publique pose un défi scientifique colossal, du fait du nombre de substances identifiées et de la difficile mise en relation de ces substances pour l’évaluation des risques et des pathologies associées.

Le Chlordécone, un PE nocif présent aux Antilles

Utilisé de manière intensive aux Antilles de 1973 à 1993, cet insecticide organochloré possède des propriétés progestagéniques et oestrogéniques pouvant être impliquées dans le risque sanitaire de prématurité et dans le développement psychomoteur du nourrisson. Un lien avec le cancer de la prostate est même suspecté.

D’autres causes explicatives sur les résultats de la santé reproductrice

D’autres éléments peuvent venir perturber la santé reproductive et présenter une dangerosité avérée. Le tabagisme est suspecté d’être une cause de la dysgénésie gonadique. Des facteurs ethniques, génétiques ou populationnels peuvent être mis en lien avec la puberté précoce.
Les travaux devront être élargis à d’autres pathologies, à l’instar de celles du neuro-développement et du métabolisme.