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Le résorcinol: Alerte de l’ANSES

Le résorcinol est utilisé pour la fabrication de pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles et de résines industrielles. Il est également utilisé dans certains cosmétiques et soins d’hygiène,  comme antioxydant pour des produits alimentaire et comme antiseptique dans la composition de certains médicaments.

Dans le cadre de la SNPE (Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens), l’Anses a évolué le potentiel de perturbation endocrinienne du résorcinol pour la santé humaine.

Suite à ces travaux, l’Anses a démontré que le résorcinol impacte la fonction thyroïdienne, conduisant à des effets délétères, notamment chez la femme enceinte, ce qui réunit les conditions pour le proposer comme perturbateur endocrinien avéré et ainsi être identifié dans le futur comme Substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon le Règlement REACH: Cela pourrait à terme entrainer un contrôle plus strict de son utilisation en Europe.

Des effets graves et préoccupants pour la santé humaine

Sur la base des données expérimentales et cliniques disponibles, les experts de l’Anses ont établi que cette substance remplit tous les critères de danger nécessaires pour être définie en tant que perturbateur endocrinien selon les critères de l’OMS et les recommandations de 2013 de la Commission européenne, à savoir :

  • Un mode d’action endocrinien : preuves solides d’un effet du résorcinol sur la régulation de la concentration des hormones thyroïdiennes via l’inhibition d’une enzyme essentielle à leur biosynthèse ;
  • Des effets néfastes sur la santé : identification d’hypothyroïdies sévères lors d’observations cliniques faisant suite à une exposition médicamenteuse importante à cette substance par voie cutanée chez l’Homme (goitre, perte d’énergie, œdème généralisé, prise de poids, dépression dans certains cas) ; Induction d’effets thyroïdiens dans des tests expérimentaux par différentes voies d’exposition ;
  • Un lien biologiquement plausible entre le mode d’action et les effets néfastes : cohérence entre l’action d’inhibition du résorcinol et les hypothyroïdies sévères observées.

Avec ce faisceau de preuves établies chez l’Homme, l’Anses conclut que le résorcinol est un perturbateur endocrinien avéré.

En raison de cette propriété, le résorcinol soulève des préoccupations car l’exposition à cette substance peut conduire à des effets sévères pour la santé. En effet, cette substance pourrait, en fonction des conditions d’exposition, déclencher ou aggraver des hypothyroïdies. Par ailleurs, une hypothyroïdie même faible chez la femme enceinte peut provoquer des désordres irréversibles du neuro-développement chez l’enfant à naître. De plus, il est difficile d’établir une dose d’exposition sans risques, en particulier dans les populations sensibles comme celles présentant une hypothyroïdie latente ou lors des périodes critiques du développement du fœtus, par exemple.

Pour ces raisons, l’Anses estime que les propriétés de perturbation endocrinienne du résorcinol présentent un niveau de préoccupation suffisant pour remplir les critères d’identification comme substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon les dispositions prévues par le règlement européen REACH.

Le dossier d’identification, proposé par l’Anses, est en consultation publique sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) jusqu’au 17 avril. Lien vers le dossier : https://echa.europa.eu/documents/10162/53d2eb0e-b0e8-fabb-b4b0-a56c246cb0a3

Des investigations complémentaires en cours pour l’environnement

Les propriétés de la perturbation endocrinienne du résorcinol pourraient également avoir les conséquences sur l’environnement. Ainsi, l’Anses mène en parallèle une évaluation des effets néfastes potentiels pour les espèces de l’environnement.

Article ANSES mars 2020
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Nouveau membre de la Commission Ecotoxicologie de l’AFNOR

NIR-INDUSTRY, éditrice du site Perturbateur-endocrinien.com,  est heureuse de vous annoncer être devenue dernièrement, membre de la Commission AFNOR/T95E Ecotoxicologie

Domaine : BIOSURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT

Secteur d’activité : Environnement et responsabilité sociétale

Filière : Française

Présentation:

Activité: Ecotoxicologie dans les domaines de la qualité des sols, de la qualité de l’eau et des déchets.

Secteur d’application: Tout secteur.

Aspects couverts: Méthodes d’essai biologiques s’appliquant, selon les sujets, aux sols, sédiments, eaux douces et marines, boues et déchets. Elles concernent l’utilisation de micro-organismes (bactéries, champignons…), d’invertébrés (vers, escargots…), de vertébrés (poissons) et de végétaux (algues, flore du sol…).

Informations complémentaires

Les travaux sont effectués au niveau :

– Français,

– International avec le suivi des activités des sous-comités techniques internationaux ISO/TC 190/SC 4 « Qualité des sols – Caractérisation biologique » et ISO/TC 147/SC 5 « Qualité de l’eau – Méthodes biologiques »,

– Européen dans le domaine de l’écotoxicologie des déchets et des sols (CEN/TC 444/WG 4 « Méthodes d’essai pour la caractérisation environnementale des matrices solides – Caractérisation biologique ») et de l’eau (CEN/TC 230 « Analyse de l’eau »).

Pour en savoir plus, cliquez ici.

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Les dangers des perturbateurs endocriniens: Doctissimo fait le point avec nous

Doctissimo: Interview de Thomas Ricour sur les dangers des Perturbateurs Endocriniens.

Retrouvez sur le site Doctissimo, à l’occasion du Salon des Familles qui a eu lieu début 2020, notre intervention filmée sur les perturbateurs endocriniens et leurs dangers au quotidien.

Pour visionner l’interview cliquez ici.

A bientôt.

L’équipe de Perturbateur-endocrinien.com

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Interdiction des pesticides dans les jardins et espaces publics

Interdiction des pesticides dans les jardins et espaces publics

Dans les jardins et tous les espaces publics, l’usage des pesticides est interdit depuis 2017. Par une loi du 22 juillet 2015, appelée « Loi Labbé », il a été prévu l’interdiction formelle de l’utilisation des pesticides dans les espaces publics. Concrètement, cela signifie que l’Etat, les établissements publics et les collectivités locales ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaires dans les espaces ouverts au grand public. Chez Perturbateur Endocrinien, nous vous proposons une solution clé en main pour rechercher, analyser et quantifier les PE potentiellement présents dans votre environnement.

 

Genèse de la Loi Labbé

Du nom du sénateur ayant porté ce projet, la Loi Labbé est le fruit d’une procédure législative de longue haleine. En effet, tout a débuté lorsque l’Assemblée nationale a adopté la loi de transition énergétique pour la croissance verte le 22 juillet 2015. Cette dernière prévoyait l’adoption de l’objectif zéro pesticide au sein de tous les espaces publics à compter du 1er janvier 2017. L’objectif était donc d’interdire formellement à l’Etat, les collectivités locales et établissements publics d’utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des forêts, voiries, promenades et espaces verts, ces lieux étant ouverts au public.

Depuis le 1er janvier 2017, les pesticides chimiques de synthèse ne peuvent plus être vendus en libre-service. S’en est suivie l’interdiction de commercialisation de pesticides à usage particulier depuis le 1er janvier 2019. Il en va différemment des produits de biocontrôle dont l’usage est considéré comme étant à faible risque. Ces produits sont généralement utilisés dans le secteur de l’agriculture biologique.

 

Les impacts pour les acteurs publics

Nombreuses sont les collectivités à avoir déjà tourné le dos depuis de nombreuses années à l’utilisation de pesticides en privilégiant d’autres alternatives bien moins nocives. C’est notamment le cas de Paris et Strasbourg. Cependant, d’autres collectivités n’ont pas encore franchi ce cap et peuvent alors être sanctionnées. La loi précise en effet que l’ensemble des collectivités françaises doit proscrire l’usage de produits phytosanitaires pour l’entretien de ses espaces publics. Si une collectivité est tentée d’y avoir recours, elle serait alors hors la loi et devrait répondre de la violation de ses obligations légales.

 

Conséquences sur la vente de pesticides

Contrairement aux agents du secteur public qui ne peuvent plus utiliser de pesticides depuis 2017, les particuliers doivent se plier à cette interdiction depuis le 1er janvier 2019 seulement. Depuis 2016, on estime que les rayons des jardineries sont modifiés puisque ces produits sont désormais vendus « sous clef » et non plus en libre-service dans les rayons. Ceux qui souhaiteraient en acheter doivent alors faire appel à un personnel formé qui remettra le produit souhaité après avoir informé le client sur les conditions de son utilisation et les précautions à prendre.

Pour les collectivités et l’Etat, cette interdiction est totale et ne fait pas l’objet d’une adaptation quelconque. L’objectif est véritablement d’ouvrir la porte à de nouvelles manières d’entretenir les espaces publics et de protéger l’environnement tout en exposant moins les individus à des risques sanitaires induits par la présence de perturbateurs endocriniens.

 

Tous les produits ne sont pas concernés par cette interdiction

Quels sont les produits qui échappent à cette interdiction ? Cette dernière ne vise en réalité que les seuls produits phytosanitaires, à savoir :

  • les fongicides
  • les insecticides
  • les nématicides
  • les acaricides
  • les herbicides
  • tout autre biocide d’origine chimique

Sont ainsi exclus de cette interdiction imposée par la loi les produits de biocontrôle, ceux considérés à faible risque pour l’environnement (comme les purins) ainsi que tous les produits généralement autorisés dans l’agriculture biologique.

 

Analyse des sols et eaux des jardins et potagers pour lutter contre les PE

A l’extérieur de votre habitation, vous n’êtes pas à l’abri de rencontrer un voire plusieurs PE, ce qui peut sur le plus ou moins long terme avoir des conséquences néfastes tant sur votre santé que celle de votre entourage. Cela présente également un danger pour l’environnement de manière générale ainsi que les animaux qui sont considérés comme sensibles à ce type de substances nuisibles.

La France est une très grande consommatrice de produits nocifs, notamment du fait de son agriculture intensive. La contamination des terres entraîne nécessairement et automatiquement la contamination des eaux. Si vous possédez un jardin, un potager et/ou un puits, il est indispensable de veiller à évoluer dans un environnement sain et dénué de tout perturbateur endocrinien.

Or, le mode d’évaluation qualitative de l’eau et son mode de surveillance restent encore aujourd’hui assez lacunaires. Ces éléments ne prennent en effet pas en considération l’évolution de la contamination ni même le mécanisme des effets cocktails de PE qui peuvent être très dangereux. Les conséquences de la présence des PE sont plus intenses encore chez les personnes considérées comme vulnérables, à l’instar des enfants, nouveaux nés et personnes âgées.

Perturbateur Endocrinien vous propose une solution analytique unique et entièrement sur-mesure avec son pack OEDT qui permet de quantifier les perturbateurs endocriniens susceptibles d’être présents dans votre environnement.

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Alimentation des bébés : présence de 16 substances à risque

Alimentation des bébés : présence de 16 substances à risque

Une enquête de l’ANSES a révélé que les aliments composant les repas des enfants de moins de 3 ans sont composés de 16 substances chimiques pouvant être nocifs.

 

 

Les jeunes enfants âgés de moins de 3 ans constituent à eux seuls une population à risque face à la présence des perturbateurs endocriniens. En effet, ils sont plus sensibles et plus réceptifs à tout perturbateur, de quelque naturel qu’il soit. L’analyse réalisée par l’ANSES des substances présentes dans les aliments infantiles a permis de mettre en évidence la présence avérée de 9 perturbateurs pour les jeunes à très jeunes consommateurs. 7 autres substances chimiques présentent aussi un risque qui ne peut pas aujourd’hui être écarté. Chez Perturbateur Endocrinien, notre Pack OEDT vous permet d’analyser des échantillons et de repérer la présence de substances nocives.

16 substances dans le collimateur

Que contient vraiment l’alimentation de vos enfants ? Débutée en 2010 et achevée en novembre 2018, la vaste étude analytique de l’Alimentation Totale infantile (EATi) menée par l’ANSES a permis de relever la présence de 16 substances nocives dans l’alimentation des enfants. L’objectif de cette étude était de répertorier les concentrations de 670 substances présentes dans les aliments des enfants âgés de moins de 3 ans.

 

Ainsi, à la suite de son étude publiée fin novembre dernier, l’Agence de sécurité sanitaire affirme que si 90 % des substances qu’elle a évaluées ne posent aucun souci particulier, il en reste cependant 16 qui présentent des risques soit potentiels, soit avérés. Plus particulièrement, 9 substances chimiques sont considérées aux yeux des scientifiques comme particulièrement nocives et 7 comme potentiellement dangereuses. Aujourd’hui, il est impossible d’écarter tout risque pour vos enfants face à l’exposition sur le long terme à ces perturbateurs endocriniens. Un nombre conséquent d’enfants en bas, voire très bas âge, est exposé aux valeurs toxicologiques de référence de manière bien plus supérieure à la normale.

9 substances dont la dangerosité est avérée

Pour rentrer plus particulièrement dans le détail, les 9 substances qui appellent une vigilance toute particulière concernent :

  • l’arsenic inorganique, surtout dans les céréales infantiles et le riz
  • le plomb, principalement dans l’eau et les légumes
  • le nickel, présent dans des produits à base de chocolat
  • le PCDD/F, autrement dit des dioxines présentes dans le lait bu par les nouveaux nés, les poissons et tous les autres produits à base de poissons ou de lait
  • le PCB, ou polychlorobiphényles, autrement appelés biphényles polychlorés. Cette substance est présente dans les poissons. L’ANSES préconise de limiter la consommation de poissons pour les enfants de moins de 3 ans en réduisant à 2 portions maximum par semaine
  • des mycotoxines T-2 et HT-2 dans de nombreuses préparations infantiles
  • de l’acrylamide dans les biscuits, les pommes de terre et les petits pots à base de légumes, qu’ils comprennent de la viande ou pas
  • du déoxynivalénol et ses dérivés dans de nombreuses boissons lactées faites à base de céréales, ainsi que des pots à base de légumes et de fruits, sans oublier le pain et les biscuits de toutes natures (sucrés et salés)
  • du furane dans des aliments conditionnés en conserves ou en pots.

7 substances dont le risque ne peut pas être écarté

Les 7 autres substances retrouvées dans l’alimentation pour bébés concernent :

  • l’aluminium
  • le cobalt
  • le strontium
  • le méthylmercure
  • le sélénium
  • le cadmium
  • la génistéine

 

Chez les enfants, l’ANSES ne peut pas aujourd’hui écarter tout risque lié à la consommation de ces différentes substances et appelle à la vigilance.

Les recommandations de l’ANSES face à ces résultats

Face à ces résultats, l’ANSES a préconisé plusieurs éléments, notamment celui de rechercher plus en aval l’origine de la présence de ces différentes substances dans l’alimentation des enfants de moins de 3 ans.

Elle préconise également aux industriels et aux pouvoirs publics de renforcer les différentes mesures de gestion destinées à limiter les niveaux d’exposition, surtout sur le long terme, pour ces 16 substances à surveiller de très près.

Enfin, elle propose aux parents d’attendre que leurs enfants aient atteint l’âge de 6 mois pour diversifier leur alimentation, cela en raison du fait que les laits infantiles et maternels présentent moins de risque de contamination aux substances chimiques que l’alimentation classique.  Une fois que l’enfant a atteint ses 6 mois, il est conseillé de varier le régime et les sources d’approvisionnement en nourriture.

Un logo à repérer pour l’alimentation de votre bébé

Le 15 octobre 2018, l’AFNOR (Association française de normalisation) avait mis en place un nouveau logo pour orienter le choix des parents dans l’alimentation de leurs nouveaux nés et enfants de 0 à 3 ans. Ce logo porte la mention « Destiné à l’alimentation du tout petit », ce qui est gage de fiabilité et de sécurité pour les aliments que vous donnez à manger à votre enfant.

Qu’est-ce que ce logo signifie ? Concrètement, il s’agit de dire aux parents que ces aliments ont bien été préparés pour les enfants de 0 à 3 ans et qu’ils permettent une alimentation saine et équilibrée de ces derniers. Associé au site web alimentationdutoutpetit.fr, ce logo est destiné à fournir à tous les parents des conseils pour bien nourrir leurs enfants selon leurs âges et leurs besoins.

Vous souhaitez faire analyser les aliments que vous donnez à votre enfant de moins de 3 ans afin de savoir s’ils comprennent des substances nocives ? Le Pack OEDT de Perturbateur Endocrinien est adapté à vos besoins.

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Résidus de pesticides : 6 sur 10 sont des perturbateurs endocriniens

Résidus de pesticides : 6 sur 10 sont des perturbateurs endocriniens

Le 4 septembre, une enquête menée par l’association Générations Futures a permis de révéler que 6 résidus de pesticides sur 10 sont des perturbateurs endocriniens. L’ONG souhaite ainsi tirer la sonnette d’alarme et alerter l’opinion sur l’alimentation européenne. 66 849 résidus de pesticides sur les 109 843 testés sont ainsi des perturbateurs endocriniens suspectés. Or, les PE peuvent engendrer des problèmes de santé plus ou moins importants selon la population concernée. Qu’en est-il vraiment ? Quels sont les enjeux ici en présence ?

 

 

Les données alarmantes de l’ONG Générations futures

Le 4 septembre, l’ONG Générations futures a publié un rapport dans lequel elle affirme que 6 résidus sur 10 que l’on retrouve dans les aliments consommés en Europe sont des perturbateurs endocriniens. Ce constat, plutôt alarmant, a été rendu possible grâce à une compilation minutieuse de données concordantes.

 

En effet, afin de parvenir à ce constat, l’ONG a pris en compte le dernier rapport rendu par l’Autorité européenne de sécurité des aliments en juillet 2018. Ce rapport mettait en cause 49 % des échantillons testés, tout en considérant que les risques liés à ces résidus étaient faibles.

 

S’emparant des résultats émis par l’Autorité dans son rapport, l’ONG a opéré une comparaison fine entre les résidus de pesticides et la liste des perturbateurs endocriniens suspectés. Cette liste contient à aujourd’hui 1 457 molécules et familles de molécules. Le nouveau calcul effectué indique que parmi les 350 molécules retrouvées, au moins 157 ont fait l’objet d’une publication scientifique indiquant des effets potentiels de perturbation endocrinienne. En outre, ces 157 molécules seraient présentes à elles seules dans 69 433 résidus quantifiés de la liste des 109 843 résidus de pesticides, ce qui représente 63,21 % du total.

 

Le danger de l’effet cocktail

Face à ce constat, Générations Futures met en garde en rappelant l’importance de revoir la réglementation européenne dans le domaine de la sécurité alimentaire. En effet, les perturbateurs endocriniens ne sont pas exempts de risques pour la santé et ces substances étrangères à l’organisme peuvent agir à plusieurs niveaux. Sur le plan hormonal, de la croissance, du développement du fœtus, sans oublier le sommeil, le comportement, la circulation sanguine ou bien encore la fonction reproductive. L’OMS indique même à ce sujet que les perturbateurs endocriniens peuvent être à l’origine de pubertés précoces, de diabètes, de cancers, de problèmes cardiovasculaires et d’obésité.

 

Le problème est que même si 96,2 % des échantillons d’aliments testés se situent dans les limites légales, le risque est principalement lié à un effet « cocktail ». Autrement dit, l’exposition à de nombreuses substances, même à des niveaux faibles, peut avoir des conséquences plus ou moins importantes sur l’organisme. Ce n’est donc pas la dose qui créé le poison mais bien la période d’exposition avant tout. Chez certaines personnes particulièrement vulnérables, comme les personnes âgées, les nourrissons et les adolescents, cette exposition « cocktail » peut s’avérer problématique. Ce constat remet en question le raisonnement classique de la toxicologie et nécessite de penser d’une manière plus adaptée.

 

L’effet cocktail : une donnée reprise scientifiquement

En 2015, l’Endocrine Society, principale société savante ayant travaillé sur les questions hormonales, a rendu un document scientifique qui a servi de référence sur les perturbateurs endocriniens. Elle y indique que la toxicologie classique ne peut pas s’appliquer à ces perturbateurs puisqu’il est impossible d’identifier avec précision leurs seuils d’action du fait du fonctionnement particulier du système hormonal.

 

En 2017, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a repris ces éléments dans son rapport : « La stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE)» en précisant que les recherches scientifiques concordent toutes vers une dissociation nette entre la dose et l’effet des perturbateurs endocriniens, sans oublier le fameux effet « cocktail ». Or, aujourd’hui encore, les agences réglementaires se basent sur le principe toxicologique classique pour mesurer la valeur d’exposition présumée aux perturbateurs endocriniens.

 

Aujourd’hui, la meilleure solution est donc de procéder à des tests sur échantillons afin de s’assurer de l’absence de perturbateurs endocriniens dans son alimentation. Le Pack OEDT de Perturbateurs Endocriniens est en ce sens une offre particulièrement adaptée à la quantification et à l’élimination des PE de tout environnement.

 

Vers un bouleversement de la toxicologie classique

Grâce à son rapport, l’ONG Générations Futures souhaite faire avancer le mode de mesure des perturbateurs endocriniens et permettre un véritable travail sur la règlementation de l’alimentation européenne. Ces changements de paradigmes scientifiques bouleversent de plus en plus la toxicologie classique.

 

En juin 2018, une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives fait état d’un danger dans l’exposition aux perturbateurs endocriniens, même à des degrés faibles. Une étude avait été menée sur des rongeurs mâles exposés à 6 pesticides communs. Les doses auxquelles ils avaient été exposés étaient considérés par la toxicologie comme faibles et donc sans effet nocif. Or, il s’avère que ces rongeurs ont développé des troubles métaboliques proches du diabète. Leur poids a doublé en comparaison aux autres animaux non exposés et les chercheurs ont relevé un taux de glycémie et de cholestérol élevés, sans oublier une accumulation de graisse hépatique.

 

Face à ces éléments, la question de leur inclusion dans une modification de la réglementation européenne est au cœur d’une vive discussion depuis de très nombreuses années.

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Des substances toxiques cachées dans les tampons et serviettes hygiéniques

Des substances toxiques cachées dans les tampons et serviettes hygiéniques

Le jeudi 19 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu un rapport plutôt éloquent. Elle y a dressé une liste de composés chimiques identifiés comme étant « préoccupants ». Or, il s’avère que ces substances toxiques se cachent même là où on les attendrait le moins : dans des protège-slips, tampons et serviettes hygiéniques commercialisés en France.

PE dans les protections féminines : des substances aux effets cancérogènes

Les serviettes hygiéniques et les protège-slips contiendraient des perturbateurs endocriniens. C’est ce qu’a démontré l’Agence de sécurité sanitaire, qui recommande aux fabricants d’opter pour des matières premières de meilleure qualité.
Quelles substances sont présentes dans ces produits d’hygiène féminine ? Outre le quintozène et le lindane, tous deux des pesticides prohibés en Europe depuis 2000, on retrouve le fameux glyphosate dont l’utilisation a été à l’origine du scandale de Monsanto.
L’Agence a aussi relevé la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et de phtalates, y compris dans les tampons féminins. Or, ces substances sont considérées comme étant cancérogènes, reprotoxiques ou mutagènes et dans tous les cas sont classées parmi la longue liste de perturbateurs endocriniens.
Face à ce constat, l’Agence de sécurité sanitaire préconise aux fabricants de supprimer drastiquement tous ces composés chimiques du processus de fabrication.

Des matériaux de fabrication mal documentés

Une des raisons pouvant expliquer la présence de ces substances toxiques est l’absence de documentation précise concernant certains matériaux de fabrication. Ainsi, l’Agence sanitaire estime que la majeure partie des perturbateurs endocriniens n’a pas été introduite intentionnellement, exception faite de la BMHCA, substance parfumante potentiellement cancérogène.
A l’origine de la multiplication de furanes et de dioxines, on trouve ainsi des agents chlorés, adoptés par les marques afin de blanchir les produits. D’autres agents perturbateurs proviendraient du conditionnement et du mode d’assemblage.
Ainsi, ces perturbateurs proviendraient d’une contamination des matières premières, à l’instar des dérivés du coton, et des procédés de fabrication. Sans que cela soit forcément intentionnel.

Une absence de risque sanitaire par voie cutanée

L’Anses, saisie en 2016 par le ministère de la Santé et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait conclu à l’absence de risque sanitaire. Par voie cutanée, les risques seraient en effet inexistants du fait de la faible concentration mesurée dans les produits d’hygiène féminine. En tous les cas, l’Agence sanitaire relève que les composants ajoutés ne dépassent pas les seuils sanitaires.
Néanmoins, elle nuance son propos en précisant que ce constat ne prend pas en considération les effets sensibilisants cutanés ni les perturbateurs endocriniens de ces composés chimiques.

Des essais supplémentaires lancés par l’Anses

Afin de parachever son avis, l’Anses a décidé de lancer des essais supplémentaires. L’objectif est de mieux comprendre comment sont composés les coupes menstruelles et les tampons féminins. Les informations aujourd’hui disponibles sont insuffisantes pour apprécier les réels risques.
Le professeur Gérard Lasfargues, par ailleurs directeur délégué de l’Anses, a fait remarquer que « normalement, l’élastomère ou le silicone qui les composent sont de qualité médicale, mais certaines coupes peuvent libérer des composés organiques volatils ou des phtalates ».

Une attention portée à toutes les marques

En réalité, l’Anses relève que si plusieurs marques proposent des protections féminines « bio », il est tout à fait possible de retrouver des pesticides. En effet, la difficulté ne réside pas tant dans les matières premières que dans la contamination causée par le processus de fabrication.
Or, certaines marques, même si elles se disent « bio », utilisent des colles et autres additifs dans leur procédé de fabrication. De ce fait, l’Anses ne peut pas aujourd’hui garantir l’absence de produit chimique dans aucun produit.

Le syndrome de choc toxique n’est pas causé par la présence de ces substances

Les experts de l’Anses ayant travaillé à l’analyse de ces produits courants affirment que le syndrome de choc toxique menstruel, premier risque microbiologique, n’est pas causé par la présence de ces produits chimiques.
Le syndrome de choc toxique, plutôt rare mais pouvant s’avérer très grave, est causé par la présence d’une toxine bactérienne. Le risque est plus grand dans le cas de l’usage prolongé d’une protection intime ou l’utilisation d’une protection dont la capacité d’absorption est particulièrement élevée. L’Anses n’a relevé aucun protège-slip ou serviette hygiénique impliqué dans ce cas.
Aujourd’hui, l’Anses recommande aux fabricants de préciser en toute transparence des indications sur ces risques, que ce soit sur les notices d’utilisation ou les emballages des tampons et serviettes hygiéniques.

Vous souhaitez faire analyser des échantillons de protection féminine ? Notre Pack OEDT vous permet de faire analyser un échantillon à la recherche de potentiels perturbateurs endocriniens.

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Recherches Récentes Sur Les Dangers Du Bisphénol A

Recherches récentes sur les dangers du Bisphénol A

Aujourd’hui, tout le monde a déjà entendu parler des perturbateurs endocriniens. Présents dans notre quotidien, ils sont de plus en plus décriés. Ces derniers jours, a été rendue publique une étude menée par des chercheurs de l’Université du Missouri-Columbia aux Etats-Unis. Son constat est sans appel : le bisphénol A (BPA) est un perturbateur endocrinien dont l’exposition peut avoir une incidence sur les troubles de la communication et ce, sur 3 générations. Cet essai réalisé chez l’animal suggère qu’il existe bel et bien un lien entre l’exposition à ce PE et l’autisme.

 

Déroulé et Résultat De L’étude Sur Les Effets De Ce Perturbateur Endocrinien

Plusieurs souris, mâles et femelles, ont été utilisées pour tester les effets d’une exposition au bisphénol A.

  • Certaines ont été exposées à un environnement avec BPA
  • D’autres ont été placées dans un environnement avec de l’éthinylestradiol, un autre perturbateur endocrinien
  • Enfin, les autres souris ont été placées dans un environnement exempt de toute trace de perturbateur endocrinien

De cette étude, les chercheurs ont fait plusieurs constats :

  • les souris exposées au bisphénol A s’expriment différemment. Leurs réponses vocales sont transformées, notamment face aux soins parentaux. Les parents également exposés n’adaptent pas leurs soins parentaux à ces vocalisations, d’où une détresse bien présente chez les deux générations
  • sur 3 générations différentes, les chercheurs ont relevé des déficits de la communication. Ces implications pourraient se retrouver chez les humains, et tout particulièrement chez les personnes atteintes de troubles neurocomportementaux ou d’autisme

Le BPA, Un PE Affectant Les Voies Régulatrices Du Cerveau

On appelle perturbateur endocrinien toute substance métallique ou chimique qui, même à de faibles doses, peut altérer le fonctionnement de notre système hormonal (autrement appelé système endocrinien). Or, le BPA est un produit chimique utilisé au quotidien dans une large variété de produits courants de consommation. Il constitue un perturbateur endocrinien au même titre que bien d’autres. L’étude menée sur des souris a démontré que ce perturbateur endocrinien pouvait affecter les voies régulatrices du cerveau, principalement durant les premières étapes de son développement. Ces risques concernent donc en priorité les enfants in utero et les très jeunes enfants. Cela concerne aussi les personnes vulnérables, à l’instar des personnes âgées par exemple. D’anciennes recherches avaient même démontré que des parents exposés régulièrement au bisphénol A avaient tendance à modifier les soins apportés à leur progéniture.

Des Effets Liés Au Bisphénol A Visibles Sur 3 Générations

Ces risques associés à l’exposition au BPA comme perturbateur endocrinien seraient visibles sur 3 générations. C’est ce qu’ont démontré les chercheurs de l’Université du Missouri. Les essais ont ainsi révélé que les souris dont les grands-parents avaient été exposés régulièrement à ce perturbateur endocrinien avaient davantage tendance à éprouver des difficultés de communication. Leur vocalisation était perturbée et leurs comportements non verbaux altérés. Or, les vocalisations sont chez les rongeurs des moyens de communication primaires, visibles à un très jeune âge. Si l’exposition au BPA affecte cette toute première forme de communication chez le nourrisson, alors cela pourrait vouloir dire qu’une telle exposition augmenterait le risque d’un développement du trouble du spectre autistique. Cette analyse pourrait constituer le tout premier outil destiné à diagnostiquer ces troubles.

Peut-On Transposer Les Effets De Ce PE Sur L’Homme ?

De la souris à l’Homme, il n’y a qu’un pas diront certains. Depuis des générations, la souris est un excellent moyen d’étude, notamment pour démontrer les risques des perturbateurs endocriniens sur notre santé. Or, les zones du cerveau et les hormones des souris intervenant dans la régulation des comportements parentaux ont d’importantes similitudes avec celles des humains. Il serait donc tout à fait possible de penser que l’étude menée par les chercheurs de l’Université du Missouri-Columbia pourrait avoir des implications dans la population humaine.

Cette étude pointe du doigt les dangers que représente l’exposition au bisphénol A dans notre quotidien. D’où l’importance de faire analyser ses échantillons afin de détecter la présence possible de perturbateurs endocriniens autour de vous. Nous vous proposons une solution clés en mains pour la recherche, la quantification et l’élimination de tous les perturbateurs endocriniens potentiellement présents dans votre quotidien. N’hésitez pas à prendre contact avec nous.

 

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Des perturbateurs endocriniens dans le maquillage pour enfants

Des perturbateurs endocriniens dans le maquillage pour enfants

Dans son édition de février, l’association 60 millions de consommateurs alerte sur la présence de perturbateurs endocriniens dans certaines palettes de maquillage pour enfant.

Certains parents fondent devant leur petite fille qui se maquille comme maman. Pourtant, ces produits ne seraient pas sans danger, si l’on en croit l’enquête menée par 60 Millions de consommateurs.

Des produits dangereux présents dans les maquillages pour enfants

Dans son numéro de février, l’association alerte parents et éducateurs sur la dangerosité de certains produits présents dans les maquillages pour enfants. D’ailleurs, sont-ce des jouets ou des cosmétiques ? Le statut et la législation autour des palettes de maquillages sont flous et laissent une grande liberté aux fabricants, comme celle d’utiliser des produits dangereux ou même, de ne pas afficher la liste des ingrédients sur les emballages.

De quels composants faut-il donc se méfier en achetant du maquillage pour enfant ? « Des perturbateurs endocriniens potentiels comme le propylparabène, du phénoxyéthanol, des phtalates… autant d’ingrédients soupçonnés de risques toxiques sérieux, et qui sont légion dans les gammes de produits de beauté pour petites filles », précise la revue.

Les palettes de maquillage à éviter

Certains maquillages contenant des perturbateurs endocriniens doivent être évités à tout prix. La peau des enfants est très fine (particulièrement autour des yeux) et agit comme une éponge. Mettre du gloss et du vernis à ongles à une petite fille peut se révéler dangereux car ces produits, autorisés par les fabricants dès l’âge de 3 ans, risquent d’être ingérés quand l’enfant porte ses doigts à la bouche ou s’il se ronge les ongles.

Pour être plus concret, le magazine pointe du doigt certaines palettes bien précises. L’étude indique par exemple la présence « d’un filtre UV (l’octocrylène) dans du gloss Reine des neiges Disney (marque Markwins) », « de phénoxyéthanol dans la palette Fashion’z » et« de propylparabène dans l’ombre à paupières et les fards à joues de la boîte de maquillage Claire’s ». 

Rédigé par Maylis Choné

Source : https://www.consoglobe.com/perturbateurs-endocriniens-maquillage-enfants-cg